De nombreux traitements sont préconisés contre le cancer, mais la radiothérapie est de loin le plus utilisée. D’après l’Institut national du Cancer ou INCa, la radiothérapie est suivie par près de la moitié des patients cancéreux. Mais en quoi consiste-t-elle réellement et quelles techniques sont proposées ?
Qu’est-ce que la radiothérapie ?
La radiothérapie repose sur l’utilisation de rayonnements ionisants produits par les électrons, les photons et dans certains cas par les protons. Ces faisceaux traversent la peau pour atteindre et détruire la tumeur. Ils s’attaquent plus précisément à l’ADN des cellules malades. Les rayons sont produits par un accélérateur linéaire de particules qui est disposé à une certaine distance du patient. Il s’agit alors plus correctement de radiothérapie externe. La radiothérapie est appréciée pour sa haute précision, ce qui permet de limiter l’impact sur les tissus sains. La dose d’irradiation administrée est très variable. Elle dépend avant tout de la tumeur. Malgré ces nombreux avantages, l’irradiation n’est pas sans conséquence. Parmi les effets secondaires de la radiothérapie figurent les vomissements, la nausée, la fatigue et les rougeurs sur la zone irradiée. Cette technique peut être combinée à d’autres traitements, dont la chimiothérapie ou la chirurgie. Elle peut également être utilisée seule.
Les techniques en radiothérapie externe
1. La radiothérapie conformationnelle
Dans cette technique de radiothérapie, le terme « conformationnelle » se réfère à la capacité des rayons à s’adapter à la taille de la tumeur pour une action plus ciblée. Il existe deux types de radiothérapie conformationnelle, celle dite 3D et celle avec modulation d’intensité. La radiothérapie conformationnelle 3D requiert en amont des images en 3D de la tumeur et de la région avoisinante, obtenues par scanner et/ou par IRM. Avec la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité, la forme du faisceau peut changer. Cette technique est plus indiquée pour traiter les tumeurs de forme irrégulière avec des creux par exemple.
2. La radiothérapie stéréotaxique
La radiothérapie stéréotaxique est beaucoup plus précise. Elle fait appel à des microfaisceaux et peut être utilisée pour se débarrasser des tumeurs mêmes de très petite taille. La grande précision de cette technique permet l’utilisation d’une dose d’irradiation élevée tout en limitant les risques pour les tissus sains avoisinants. Cette radiothérapie a profité de grandes avancées technologiques notamment avec l’arrivée de l’appareil Cyberknife. Les faisceaux sont émis par un bras robotisé dirigé grâce à un système d’imagerie externe. Préconisée initialement contre les tumeurs cérébrales, la radiothérapie stéréotaxique est désormais indiquée pour le traitement du cancer du poumon, des os, mais aussi de la prostate.
3. La protonthérapie
Contrairement aux deux précédentes techniques de radiothérapie, la protonthérapie utilise des faisceaux de protons. Ces rayonnements permettent de concentrer leur énergie sur la tumeur pour plus d’efficacité. Le taux de dispersion des protons est faible, ce qui permet de réduire considérablement leur impact sur les zones saines traversées. L’irradiation est d’ailleurs quasi nulle au niveau des autres tissus. Cette technique de haute précision est surtout utilisée pour traiter les cancers pédiatriques, les mélanomes de l’œil ainsi que les tumeurs à la base du crâne.
Quid de la radiothérapie interne ?
Dans le cadre de la radiothérapie interne, les particules sont mises en contact direct avec la zone à traiter à l’aide d’une substance radioactive. Deux techniques sont généralement utilisées :
La curiethérapie. Dans ce cas, un implant contenant l’agent thérapeutique radioactif est placé au niveau de la tumeur. Il peut y rester quelques minutes voire de manière permanente.
La radiothérapie interne vectorisée. L’administration de l’agent radioactif se fait par voie orale. Il va ensuite se fixer sur les cellules malades. La substance radioactive peut aussi être administrée par injection intraveineuse.