Le président de la Fédération française de rugby (FFR) est mis en cause et devrait être jugé par la justice dans les prochains mois. Selon les informations de L’Équipe, les conclusions du rapport de police dans cette affaire ne seraient pas en faveur de Bernard Laporte.

Nouveau scandale en vue dans le monde du rugby ? C’est peut-être ce qui est en train de se dessiner. Président de la FFR depuis fin 2016, Bernard Laporte a réussi à redresser la situation d’une équipe de France tombée bien bas. Si l’équipe de France a désormais fière allure, son président pourrait avoir quelques problèmes avec la justice dans les prochains mois. Mis en examen pour trafic d’influence et prise illégale d’intérêts, l’ancien rugbyman de 57 ans devrait être jugé en septembre prochain par le tribunal correctionnel de Paris, selon les informations de L’Équipe révélées hier soir. Bernard Laporte n’est pas le seul mis en cause puisque le président du Montpellier Hérault Rugby (MHR), Mohed Altrad, sera également jugé dans cette affaire dont les faits remontent à 2017.
Le grand ami de feu Christophe Dominici est soupçonné d’avoir fait pression sur la commission d’appel de la Fédération pour réduire les sanctions infligées au club de Mohed Altrad, qui est également sponsor de l’équipe de France via sa société Altrad. Le mari de Manon Laporte est poursuivi pour “corruption par personne chargée d’une mission de service public, trafic d’influence par personne publique, abus de confiance au préjudice de la FFR, prise illégale d’intérêt, recel d’abus de biens sociaux au préjudice d’AIA (Altrad Investment Authority), abus de biens sociaux au préjudice de (sa propre société) BL Communication”. Par ailleurs, un contrat de prestations d’image de 150 000 € entre BL Communication, qui appartient à Bernard Laporte, et AIA est dans le collimateur de la justice.
SON AVOCAT DÉNONCE UNE ENQUÊTE “À CHARGE”.

Selon le quotidien sportif, “les qualifications retenues par le parquet national financier (PNF) dans une note du 21 décembre sont proches des conclusions rendues par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE)”. L’avocat de Bernard Laporte parle d’une enquête policière “exclusivement à charge”. Le président de la FFR sera jugé en septembre prochain et dispose désormais de plusieurs mois pour préparer sa défense.
Bernard Laporte reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu’au jugement définitif de cette affaire.
Samedi 3 octobre 2020, Bernard Laporte a été réélu à la présidence de la Fédération française de rugby. Son avance sur son rival Florian Grill était faible mais suffisante. Quelques jours plus tôt, fin septembre, Bernard Laporte avait été placé en garde à vue par la brigade financière.

Bernard Laporte peut enfin savourer sa victoire, même si elle n’a pas été écrasante. Samedi 3 octobre 2020, il a été réélu président de la Fédération française de rugby (FFR) à Marcoussis, battant son adversaire Florian Grill d’une courte tête. Au terme d’une campagne houleuse, marquée par des échanges de propos amicaux et la garde à vue de Bernard Laporte dans une enquête pour favoritisme, sa liste a recueilli 51,47% des voix de l’assemblée générale élective, devant l’opposition menée par le président de la ligue régionale d’Île-de-France (48,53%). La liste conduite par l’ancien entraîneur (1999-2007) et ancien secrétaire d’État aux Sports (2007-2009) a remporté 29 des 40 sièges du nouveau conseil d’administration. Et Laporte a été nommé président de la FFR.
Être élu sur des promesses est une chose, être réélu sur un bilan en est une autre”, a expliqué l’ancien entraîneur de Toulon et du Stade français après sa victoire. Les clubs ne sont pas dupes. La démocratie a parlé. Je serai le président de tous les clubs”. Quelques minutes seulement après son discours officiel, à 12h30, dans l’auditorium Marcoussis, Bernard Laporte, a exprimé sa satisfaction en conférence de presse. “Il n’y a pas de soulagement. Personnellement, je n’ai jamais douté. Après, c’est la démocratie. C’est le peuple qui décide pour vous. Ce n’est pas la peine de s’affoler. Pour moi, être réélu n’est pas une fin en soi. Ce ne sera pas mon dernier défi. Sincèrement, j’ai pris cette réélection avec beaucoup de sérénité. Je pense que nous avons fait le travail, comme on dit dans le jargon”, a-t-il déclaré dans une interview accordée à L’Equipe.