L’exploitation des données des téléphones portables de Cédric et Delphine Jubillar la nuit de la disparition de l’infirmière, du 15 au 16 décembre 2020, a porté ses fruits. Nous découvrons minute par minute le cadre de cette fameuse soirée.
Où en est la disparition Delphine Jubillar Tarn ? Avec les différentes exploitations des téléphones portables de Cédric et Delphine Jubillar, nés à Aussaguel, nous en apprenons un peu plus sur le déroulement de cette fameuse soirée d’hiver. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2021, l’infirmière de 33 ans disparaît sans laisser de traces. Son mari, dont elle a tenté de divorcer, serait-il responsable de sa mort ? Ce plâtrier de 33 ans assure l’avoir vue partir promener leurs deux chiens vers 23 heures, avant de voir les deux toutous revenir seuls.
La disparition Delphine Jubillar, aurait été constaté l’absence par ce dernier, réveillée par les cris de leur fille de 2 ans, peu avant 4 heures du matin avant de contacter ses proches et les secours. Avec l’arrivée des gendarmes, il a fait tourner une machine à laver : la couette sur laquelle dormait la mère de ses enfants, alors qu’ils faisaient chambre à part, souillée par les chiens selon la version de Cédric Jubillar, désormais en détention provisoire et mis en examen pour “homicide par conjoint”.
Un jeu, une application de rencontre et 200 appels, indices sur la disparition de Delphine Jubillar ?

Comme le révélait BFMTV début juillet, les premiers éléments indiquaient que Delphine Jubillar avait envoyé des messages à son nouveau compagnon, de 22h19 à 22h58, heure du dernier message de l’infirmière : un “bonne nuit” couplé à une photo d’elle en tenue de nuit. De son côté, Cédric Jubillar joue au jeu “Game of Thrones” sur son smartphone. A 3h53, le plâtrier allume son téléphone pour se connecter à une application de rencontre, il avait déjà rencontré des femmes sur Badoo par le passé.
Il tente ensuite frénétiquement d’appeler Delphine Jubillar près de 200 fois, avant de joindre un ami du couple à 3h59, puis un autre à 4h, sans succès. Il est 4h09 lorsque Cédric Jubillar contacte les gendarmes, en larmes, et assure à son interlocuteur qu’il ne s’est pas disputé avec sa femme, contrairement aux déclarations des voisins et du fils aîné du couple, âgé de 6 ans. Interrogé par le gendarme sur l’existence d’un amant, il nie encore et ment : “Je ne pense pas, sinon elle a tout perdu”. Alors qu’à cette époque, Cédric Jubillar avait déjà connu le nouveau compagnon de Delphine, avec qui elle avait comme projet de s’installer dans une ferme.
Delphine Jubillar : Entente secrète passée avec la femme de son amant
Plus de sept mois après la disparition de l’infirmière du Tarn, de nombreux éléments de l’affaire ont été rendus publics, notamment les échanges entre Delphine Jubillar et le compagnon de son amant. 24 heures avant la disparition de Delphine Jubillar, elle reçoit un message sur son téléphone portable. D’une femme inconnue, ou presque. L’infirmière du Tarn avait peut-être peur qu’elle cherche un jour à la contacter. Après tout, elle est la compagne de son amant et la mère de leur jeune enfant. Avec respect et courtoisie, les deux femmes ont échangé brièvement et ont rapidement conclu un pacte.

Nos confrères de La Dépêche ont eu accès à plusieurs éléments du dossier, notamment ces échanges par SMS. Le 14 décembre 2020, un jour avant la disparition de Delphine Jubillar, son amant lui envoie un message orné d’un cœur. Sa conjointe découvre ce SMS et lui demande des explications. Il lui dit alors la vérité et lui apprend sa relation avec l’infirmière, leur projet d’emménager ensemble dans une ferme.
Un pacte et une bouteille d’alcool
Le lendemain, cette femme explique à Delphine Jubillar qu’elle vient de découvrir sa liaison avec son compagnon. ” Vous prendrez ma place quand elle sera libre, pour l’instant, ce n’est pas le cas “, lui écrit-elle. Avec beaucoup de respect, l’infirmière tente d’arranger les choses et d’apaiser leur relation, notamment pour le bien-être de leur fils. “Vous garderez toujours une place entre nous”, répond l’infirmière.
Là, la compagne de l’amant demande à Delphine Jubillar de ne plus contacter son homme, le temps des fêtes de fin d’année. Les deux femmes font alors un pacte, pour que chacun puisse faire son deuil et accepter de passer à autre chose. De leur côté, l’infirmière et son nouveau compagnon achètent une bouteille de vin : ils comptent bien célébrer leur nouvelle vie commune.
Un cru jamais dégusté, puisque ce soir-là, dans la nuit du 15 décembre 2020, Delphine Jubillar a disparu sans laisser de traces. Son nouveau compagnon est la personne qui a recueilli les derniers signes de vie de l’infirmière. Peu avant 23 heures, elle lui a envoyé un “bonne nuit mon amour” par SMS, accompagné d’une photo d’elle en “tenue de nuit”, “douchée et prête à aller se coucher”, selon son témoignage.

Selon le témoignage de Cédric Jubillar, Delphine serait partie en plein couvre-feu pour promener les chiens à 23 heures. Les deux toutous seraient revenus d’eux-mêmes, et il n’aurait remarqué l’absence de sa femme que lorsqu’il a été réveillé par les cris de sa fille de 2 ans, un peu avant 4 heures du matin. Mis en examen pour “homicide par conjoint”, le plâtrier reste provisoirement incarcéré en attendant son procès. Ses trois avocats pénalistes continuent de défendre son innocence et de demander que d’autres pistes soient explorées.
Où en est l’enquête, 7 mois après sa disparition ?
Dans cette affaire, il n’y a ni corps, ni scène de crime, ni aveux. Près de huit mois après la disparition de Delphine Jubillar Tarn, son ex-mari Cédric reste le principal suspect. Les théories accidentelles ayant été écartées, la Justice est convaincue de sa participation à la disparition de la mère de ses enfants. Delphine Jubillar fait-elle partie de la soixantaine de femmes tuées par leur conjoint cette année ? Disparue depuis le 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, près d’Albi (Tarn), l’infirmière n’a toujours pas été retrouvée, ni vivante ni morte. Depuis, l’enquête s’oriente vers son ex-mari avec qui elle était en instance de divorce, Cédric Jubillar, père de ses enfants âgés de 2 et 6 ans.
Le principal suspect, est-il vraiment coupable ?

Arrêté le 16 juin sur son lieu de travail, cet homme de 33 ans a été placé en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle majeur dans la disparition de Delphine Jubilllar Tarn et peut-être dans sa mort. Récemment, la cour d’appel de Toulouse a décidé de maintenir le plâtrier en détention, rejetant ainsi sa demande de remise en liberté. “Des indices graves et concordants rendent vraisemblable sa participation au meurtre de sa femme”, a déclaré le président. La famille de la victime sait désormais “qu’il s’agit vraisemblablement d’un meurtre” et non d’un enlèvement, encore moins d’une disparition volontaire, a déclaré Laurent Nakacje Haarfi, avocat de la famille.
Pour l’heure, la cour d’appel a clairement écarté la thèse d’un accident, d’une mauvaise rencontre, d’un enlèvement ou encore d’un suicide. Le maintien en détention de Cédric Jubillar, seul suspect dans cette affaire, garantit qu’aucune preuve ne sera altérée et qu’aucun témoin ne subira de pression. Sa mise en examen repose sur l’exploitation des téléphones portables des principaux protagonistes.
— Michaël (@PSGInna) August 2, 2021
La fuite dans la presse de plusieurs éléments – que la défense déplore – nous donne plus d’éléments sur l’hypothétique culpabilité de Cédric Jubillar. La mère du suspect a expliqué lors de sa garde à vue que son fils lui avait avoué ses intentions : “Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la trouvera”.
Les chiens sont revenus bredouilles
Pour l’heure, la défense continue de demander que d’autres pistes soient exploitées. Cédric Jubillar avait déjà raconté sa version des faits. Delphine Jubillar serait partie seule, à 23 heures, en plein confinement, pour promener leurs deux chiens avec sa doudoune blanche et son téléphone portable. Les deux chiens seraient revenus seuls à la résidence, sans elle. Il assure avoir été réveillé alors par les cris de sa fille vers 4 heures du matin. C’est là qu’il se serait rendu compte de la disparition de son ex-épouse et aurait contacté ses proches, sans la retrouver, avant d’appeler la police.